Pour faire honneur au baromètre, nous partons pour Alexandersbad par grand vent. Nous rions beaucoup du « triomphe de la science », les hirondelles volent très bas et le vent est effroyable ; la route est cependant très belle de Berneck jusqu’à Bischofsgrün, les sapins baissent la tête. Nous trouvons de belles truites à Bischofsgrün, nous sommes très gais ; R. consulte le baromètre, il renverse ses pots de fleurs, mais constate qu’il monte. Le temps est magnifique à Alexandersbad, nous montons jusqu’à Luisenburg, ce qui n’est guère fait pour nous.
À l’hôtel, Fidi veut se faire un feu d’artifice et met le feu aux rideaux ! Grosse peur. Lui ne dit pas un mot; il nous annonce l’incendie en claquant des portes et disparaît par une porte de service; R. est en train de se déshabiller, il est tout nu quans il éteint le feu, mais pendant ce temps, comme cela se produit si souvent dans ses rêves, tout l’hôtel a vu le feu de l’extérieur et se précipite pour l’éteindre et c’est dans cet état ridicule que R. s’échappe à grand-peine. Tout cela nous met de fort bonne humeur, Fidi est assurément guéri pour le reste de la vie de son intérêt pour les allumettes et moi, je suis presque malade de peur. Fidi ne veut plus dormir dans sa chambre, il croit que le feu brûle toujours !
